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Pour posséder son hélicoptère, vaut mieux avoir les poches très creuses!

par Ciel Québécois

22 septembre 2011

Piloter un hélicoptère est un privilège réservé à peu d’individus.Photo: Jean-Pierre Bonin

L’obtention d’une licence de pilote privé sur hélicoptère est très dispendieuse. On parle de 40,000$ versus 10,000$ pour la licence de pilote d’avion.

Photo: Jean-Pierre Bonin

Posséder son propre hélico est encore plus coûteux puisque vous devrez avoir les poches très creuses pour assumer les coûts d’exploitation, d’entretien, et de maintenance d’une voilure tournante. Cela explique pourquoi habituellement, les propriétaires d’hélicoptères opèrent leurs machines dans des compagnies.

Résumé des coûts d’opération d’un hélicoptère.

Un Robinson R44 en volÀ titre d’exemple, nous avons sélectionné un Robinson R44 Raven II.  Il s’agit d’un appareil 4 places propulsées par un moteur à piston de type lycoming. L’appareil est vendu environ 325,000$ neuf.  Ce type d’hélicoptère est très populaire chez les pilotes privés d’avion qui font leur transition vers l’hélicoptère, car ses performances sont semblables au Cessna 172.

Photo: Jean-Pierre Bonin

Une petite visite sur le site internet de Robinson Helicopter Company http://www.robinsonheli.com/home.html , nous peint un tableau des avantages de devenir propriétaire de son propre hélico. Concernant les coûts d’opération de cette merveilleuse machine, on parle d’environ 190$ de l’heure, mais la plupart des propriétaires interrogés nous parlent plutôt de 300$ de l’heure. Bref, il semblerait que cette estimation est beaucoup trop conservatrice et voici pourquoi :

Habituellement les compagnies d’hélicoptère (et ceux d’autres types d’aéronefs) sous-évaluent le coût à l’heure d’entretien en sous estimant le tarif horaire des mécaniciens. Marketing oblige! Dans ce cas-ci, chez Robinson, on parle de $55 de l’heure alors que le vrai tarif horaire tourne semble-t-il 70$ de l’heure ici au Québec. N’oubliez pas que la devise canadienne est maintenant à parité avec le dollar américain. Un hélicoptère comme le R44 doit être révisé toutes les 2200 heures de vol, ou sur une période de 12 ans maximum, et les entretiens majeurs sont fréquents sur les voilures tournantes. Déjà à partir de 500 heures vous devrez remplacer ou entretenir des pièces importantes comme le démarreur. Le démarreur à le même TBO (Time Before Overhall) que le moteur, mais les magnétos ont une vie de 500 heures ou 4 ans.

Pour les frais d’assurance, Robinson estime ceux-ci à environ 11 000 $ par année. Néanmoins, ici au canada vous pouvez plutôt parler de 25 000$. La plupart des pilotes privés volent moins de 100 heures par an. Ça fait cher de l’heure! Par conséquent, beaucoup ne s’assure que pour la responsabilité civile.

Un bulletin service couteux.

Récemment, un bulletin de service concernant une membrane de caoutchouc appelé « vessie » à installer sur le réservoir de carburant a fait exploser les coûts d’entretien des propriétaires de Robinson R44. Cette modification est nécessaire pour réduire la possibilité d’un incendie suite à un écrasement et le kit pour cette réparation obligatoire coûte environ 6000 $. Il y a un minimum de 40 heures de travail à exécuter pour installer celui-ci. On estime donc à $ 14,000 le coût pour se conformer à cette recommandation du manufacturier.

Dans ce cas-ci, le manufacturier a émis trois bulletins de service: SB-67 (R44 II supports de tuyaux de carburant), SB-68 (rigide du tuyau de carburant de remplacement), et maintenant SB-78 (réservoir de carburant de la vessie). La modification prévient les ruptures de ligne et le réservoir en cas d’impact. Ce genre de bulletin est assez fréquent dans l’aviation, mais disons que dans ce cas-ci il s’agit d’un « gros » morceau à faire avaler aux proprios d’hélico puisqu’on parle d’une modification obligatoire.

En conclusion, si nous excluons le coût de formation, il est clair qu’il faut faire partie des mieux nantis de la société pour posséder un hélicoptère. Bien que nous ayons pris l’exemple du R44, qui est considéré comme un hélico abordable sur le marché, nous constatons qu’il est très onéreux de posséder ce genre d’aéronef.  En fin de compte, on comprend maintenant pourquoi plusieurs propriétaires possèdent leurs engins dans des compagnies. Au moins, les dépenses d’opération deviennent déductibles d’impôts! Comment cela fonctionne? Vous devrez lire la réponse dans une prochaine chronique. Il serait trop long de l’expliquer ici.