Une petite virée à St-Georges-de-Beauce par la voie des airs!
par Ciel Québécois
Laissez-moi vous raconter une de mes premières aventures en tant que pilote privé. Nous sommes à l’été 2007, un bon ami à moi me parle de son plus récent achat, une rutilante Nissan 350Z qu’il a dégotée chez un importateur québécois. Photo: Jean-Pierre Bonin
Martin et moi avons partagé quelques étés à parcourir les routes du Québec en moto et il était temps pour lui de passer à autre chose (nouveau papa oblige)…Enfin, disons que c’est une des raisons évoquées pour justifier son achat… trouvez l’erreur! C’est une deux places décapotable hmmm…
Enfin, pour en revenir aux faits, l’objectif était de prendre la livraison du bolide en question. Pour se faire, mon bon ami m’explique qu’il doit se rendre à St-Georges de Beauce pour prendre possession de la voiture. Étant de la couronne sud de Montréal et moi de la couronne nord, le voyage aller-retour en voiture s’annonçait donc pénible. Comme j’étais un jeune pilote toujours à l’affût d’une bonne occasion pour voler, nous avons donc convenu de louer un Cessna 172 pour se rendre à destination.
Le jour venu, dame nature aidant, notre petite virée vers St-Georges par la voie des airs pouvait avoir lieue. Je déposai donc un plan de vol prévoyant un départ de Mascouche vers Beloeil où je prendrai un passager. De là un direct vers St-Georges où j’aurai l’occasion de faire ma première navigation à l’aide d’un VOR en situation réelle. Je prévois une heure ou deux pour prendre possession du véhicule qui nous ramènera vers l’aéroport où Martin et moi nous séparerons pour le chemin du retour.
Ce voyage comportait plusieurs éléments nouveaux pour moi ce qui le rendait d’autant plus intéressant. Premièrement, je n’étais allé à Beloeil qu’une seule fois, et ce, avec un instructeur. Je me souvenais que la piste était courte et étroite en comparaison de Mascouche et de la présence d’une route aux deux extrémités de pistes. D’un côté l’autoroute 20 et de l’autre un chemin incluant un magnifique fil électrique en final. Celui-ci était si près que je me demande encore pourquoi les autorités ne l’ont pas enterré pour ne pas nuire à l’approche des aéronefs. Deuxièmement, le VOR et troisièmement l’aéroport de St-Georges où je n’étais jamais allé. Vive le CFS (Canada Flight Supplement où la bible des aéroports canadiens comportant plusieurs informations indispensables pour tout pilote).
Après avoir étudié mon parcours et préparé mon vol, je décolle de Mascouche vers Beleil et tout va pour le mieux jusqu’à l’approche… probablement la pire de ma courte carrière de pilote se résultant en un atterrissage rebondissant, mais sécuritaire tout de même. J’avais fait beaucoup de vent de travers lors de mon dernier vol et j’avais utilisé la glissade pour mes approches, mais c’était du passé et aujourd’hui il n’y avait pas de vent donc pas besoin de glissade… j’ai eu du mal à stabiliser l’avion en finale, car je me battais contre un vent qui n’existait pas et je suis arrivé au seuil de piste avec un peu trop de vitesse ce qui ne m’a pas aidé pour mon atterrissage. Enfin bref j’étais derrière mon avion et je n’ai pas fait la meilleure impression qui soit à mon copain et sa femme qui a été témoin de mes déboires. Je me passe de commentaires concernant mon état d’esprit à ce moment, disons que j’étais en beau fusil envers moi-même. Résultat, une autre bonne leçon en poche… Il est facile de dire et de comprendre que tout atterrissage est différent, car les conditions changent et il faut s’y adapter constamment, mais ici on voit un exemple banal et plutôt rigolo, mais ô que percutant qu’il n’est pas toujours évident de le mettre en pratique.
La particularité de cette piste, selon le CFS, est que du seuil on ne voit pas l’autre extrémité du fait qu’elle est bombée. De plus, il y a souvent de la turbulence mécanique durant l’approche due au relief. Un homme averti en vaut deux, mais il y a une grande marge entre être informé d’une situation et la vivre. De 3000 pieds à quelques dizaines de pieds à peine le petit avion se faisait ‘’brasser le camarade’’ au point ou mon passager m’a gentiment signalé qu’il ne voyait aucun inconvénient à faire demi-tour tout en se tenant nerveusement à son siège. Je l’ai rassuré en lui disant que la turbulence devrait cesser une fois l’avion sous le seuil des arbres et que de toute façon je n’hésiterais pas à remettre les gaz si la situation ne s’améliorait pas. Comme prévu la turbulence s’estompa et l’atterrissage fût des plus doux et coulés à notre plus grand soulagement. Martin relâcha son siège et salua mon adresse tout en étant certainement heureux d’être de retour sur le plancher des vaches. On connaît tous de mauvais atterrissages et il faut en tirer les bonnes leçons. Dans mon cas, j’ai gardé mon calme j’ai effacé ma mauvaise expérience passée et je me suis concentré sur la tâche à effectuer. Le tour était joué, le retour se fit sans heurt directement vers Mascouche et je posais les roues une bonne heure avant que mon copain ne stationne sa belle 350Z dans sont entrée. Bref, quelle belle journée.
A propos de l’auteur de ce texte
Vincent Pilon est un passionné d’aviation et d’adrénaline depuis son tout jeune âge. Pilote privé depuis 2006, membre de la COPA, de l’AOPA et de l’APBQ, il s’est récemment impliqué comme bénévole lors du salon de l’aviation virtuelle 2009 à l’aéroport de Lachute. C’est au cours de cet événement qu’il a fait la rencontre de Stéphan Schneider Président fondateur de votre Webzine préféré. Après quelques brèves discussions, nos deux oiseaux ont convenu de joindre leurs forces et leur passion dans cette grande aventure qu’est www.cielquebecois.com