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Plaintes concernant le bruit à proximité des aéroports, ça ne fait que commencer!

par Ciel Québécois

2 septembre 2009

Disons-le, le syndrome « pas dans ma cour » menace les opérations courantes de certains aéroports au Québec et leurs rentabilités. L’incertitude est très mauvaise pour attirer des nouveaux projets. Parlez-en aux intervenants de l’aéroport de Mascouche qui doivent conjuguer avec des menaces de fermeture… Photo: Jean-Pierre Bonin
Aussi des situations comme les riverains du Lac-à-la-Tortue qui ne veulent plus d’une hydrobase sur leur lac. Évidemment, impossible de nier les faits; les aéroports sont des endroits bruyants. Par conséquent, certains résidents vivant à proximité de ceux-ci n’en peuvent plus de la pollution par le bruit.

Les plaintes de certains citoyens demeurant à proximité des aéroports ou des hydrobases sont donc devenues choses courantes. Paradoxalement, les aéroports qui sont aux cœurs de cette situation constituent le berceau même de l’aviation au Québec. L’hydrobase du Lac-à-la-Tortue et l’aéroport de St-Hubert sont parmi les plus vieilles installations du genre au Canada. En ce qui concerne l’aéroport de Mascouche, celui-ci n’est pas en reste, puisqu’il est un des aéroports le plus achalandés au Québec. Bref, la situation est délicate. D’un côté, vous avez des citoyens demeurant près des aéroports qui voudraient bien réduire le bruit, et de l’autre, des intervenants qui réclament simplement le droit d’utiliser des installations aéroportuaires et d’y faire des affaires sans restriction. Rappelons qu’on ne parle pas de nouvelles installations aéroportuaires ici, mais bien d’installations datant de plus de 75 ans!

Évidemment, les politiciens en feront des enjeux électoraux. Avant de choisir leurs camps, j’espère que ceux-là mêmes qui ont accepté de délivrer des permis de construction à proximité des aéroports n’oublieront pas qu’un aéroport est un moteur économique important, non seulement en revenus fonciers, mais aussi en création d’emplois.

Par conséquent, est-ce qu’on pose les vraies questions dans ce débat? Lorsqu’un individu achète une propriété à proximité d’un aéroport, est-ce que celui-ci prend conscience qu’il existe une circulation aérienne dans le secteur? Les bruits environnants ne font-ils pas partie intégrante de la transaction? Est-ce que ceux-ci peuvent invoquer l’ignorance? Voici une petite histoire qui est représentative de la situation actuelle; Un citoyen affirme avec conviction que son voisin, l’aéroport, ruine sa qualité de vie les fins de semaines. Depuis qu’il a acheté sa maison il y a 6 mois, il ne dort plus. Il affirme avec conviction que les avions polluent son environnement par le son et il y a même des vapeurs d’essence qui tombent sur sa table de pique-nique! Au même moment un pilote se lève et pose la question suivante au maire de la ville; « Monsieur le maire, je suis conscient que les avions font du bruit, c’est vrai, alors monsieur le maire pourriez-vous aussi essayer de fermer les autoroutes 30, 20 et 116 les fins de semaines s.v.p.? » Réponse du maire; « Monsieur désolé on ne peu fermer les autoroutes les fins de semaines ! » Cette scène est survenue à la réunion du conseil de la ville de St-Hubert le 14 juillet dernier. C’est aussi le genre de scénario vécu actuellement un peu partout dans les municipalités ou il y a des aéroports à proximité des habitations.

Je termine avec une prédiction.  Pour calmer la grogne de leurs concitoyens, les villes feront des consultations et des études coûteuses sur la question du bruit à proximité des aéroports. Évidemment, les études arriveront à la triste conclusion que l’exploitation d’un aéroport produit des bruits dans l’environnement. On estimera même le nombre de décibels avec des graphiques bien présentés pour justifier les coûts de ses mêmes études. Il y aura sûrement aussi des politiciens qui en profiteront pour gonfler leurs électorats en étant pour ou contre. Alors, pourquoi ne pas aller au fond des choses et faire aussi des études sur le bruit provenant des autoroutes, des tondeuses, des bateaux, des jeunes avec leurs bolides modifiés et peut-être même une consultation publique concernant nos adolescents qui circulent avec leurs motocyclettes bruyantes ? Cela devrait faire travailler bien des cabinets, bien des firmes d’ingénieries, bien des parlementaires, etc. Néanmoins, est-ce que la préparation de ses études fera travailler autant de monde qu’un aéroport? Pas certain….

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