Le bombardier XB-70.
par Ciel Québécois
Le Valkyrie est un avion supersonique qui a marqué l’histoire.Photo: North American Corp.
Un cahier de charges fut donc élaboré à partir de mars 1953 pour développer un bombardier stratégique à long rayon d’action capable de remplir ce genre de mission. Cependant, c’est seulement en 1957 que l’US Air Force présenta un cahier de charge définitif. L’avion devait être capable de voler à une vitesse de croisière de Mach 3 (3 fois la vitesse du son), avoir un plafond opérationnel de 22 860 mètres (plus de 70,000 pieds) et une autonomie minimale de 9 650 km (32,000 milles nautiques).
Finalement à cause de la complexité du projet et du défi technologique que celui-ci représentait, un consortium composé de constructeurs comme North American, Boeing, Lockheed, General Electric, etc. fut formé pour construire le premier prototype.
Le nouveau bombardier était doté de six Turboréacteurs General Electric (YJ93-GE-3) et comportait plusieurs innovations technologiques importantes comme par exemple des entrées d’air à géométrie variable commandées automatiquement et un empennage canard destiné à réduire la traînée. Aussi, le bombardier était équipé de capsules de survie éjectables, ce qui permettait aux pilotes et à leurs copilotes de s’éjecter à grande vitesse.
Le premier vol du XB-70 eut lieu le 21 septembre 1964. Il était capable de voler à Mach 2,3, vitesse suffisante pour que la chaleur provoquée par le frottement de l’air soit la source de problèmes techniques. En effet, sa peinture de revêtement s’écaillait, et des fuites de carburant apparaissaient à cause de la déformation des réservoirs.
Le 8 juin 1966, lors d’essais pour réaliser des photos publicitaires, le XB-70 s’écrasa. En effet, un F-104 qui l’accompagnait fut pris dans la turbulence de sillage générée par le SR-70 et le percuta, détruisant l’empennage vertical gauche de celui-ci. Après 16 secondes de vol, le bombardier devint incontrôlable, puis s’écrasa. Le pilote du XB-70 s’éjecta à temps, mais son copilote ne parvint pas à s’éjecter et périt, de même que le pilote du F-104.
Il n’existait que deux exemplaires de l’avion avant la tragédie. La perte d’un des prototypes signa donc l’arrêt de mort du programme. De plus, à cause de la destruction du U-2 de Gary Powers en 1960, beaucoup pensaient que ce bombardier était presque obsolète dès son premier vol. En effet, la capacité de l’Armée soviétique de détruire en vol des avions ennemis à l’aide de missiles sol-air favorisait dorénavent la recherche d’avions furtifs plutôt que rapides.