Skip to main content

Dornier se cherche un bouc émissaire dans l’affaire du Seastar.

par Ciel Québécois

12 décembre 2011

Dornier menace maintenant de déménager son projet d’usine d’avions Seastar en Chine si elle n’obtient pas l’aide souhaitée du gouvernement du Québec. Photo: Jean-Pierre Bonin

«  L’avion amphibie Seastar s’envolera pour la Chine si Dornier n’obtient pas l’aide gouvernementale qu’elle désire ». Voici ce que titrait le site internet Cyberpresse ce matin. La nouvelle nous a fait sursauter! Est-ce Dornier n’est pas en train de ce chercher un bouc émissaire dans cette affaire?

On parle ici d’une compagnie qui avait obtenue une promesse de support financier de 35 millions de dollars du gouvernement québécois et qui n’a pas réussi de son côté à respecter ses engagements de trouver l’autre 35 millions. En mai 2010, Dormier avait annoncé avoir choisi Saint-Jean-sur-Richelieu pour construire son usine de Seastar http://www.dornierseaplane.com/ . L’entreprise avait fait savoir que l’assemblage du Seastar nécessiterait l’embauche de 250 personnes.

À l’époque, nous avions des doutes sur la capacité de cette compagnie à trouver les 35 millions manquant via d’autres partenaires.  C’est que dans tous projets sérieux le promoteur doit investir de ses propres deniers.  Le 5 novembre 2010, on pouvait lire, toujours dans La Presse, que les promoteurs avaient de la difficulté à réunir la mise de fonds. L’attachée de presse du ministre du Développement économique, Clément Gignac, avait même mentionné à l’époque que le ministère accompagnait les gens de Dornier pour les aider à compléter leur mise de fonds.

Aujourd’hui, le chat sort du sac! Dornier étaient à la pêche dans ce dossier. Et voici donc la menace chinoise maintenant.

La vérité est que Dornier a échoué dans sa quête de trouver le financement requis. En invoquant aujourd’hui le manque d’ouverture du gouvernement québécois à « en mettre plus sur la table »Dornier aura maintenant un bouc émissaire (le Québec) pour expliquer l’échec du programme.  Oubliez la Chine, c’est de la poudre aux yeux selon nous.

Le président de Dornier, a indiqué à Cyberpresse, qu’il aurait aimé se trouver des partenaires locaux, mais que cette recherche n’a pas donné de résultats. Mais qui donc voudrait s’y tremper si le principal promoteur a de la difficulté à honorer ses propres obligations?

Rappelons que l’aviation est un marché durement touché par la situation économique actuelle. Commercialiser avec succès un avion comme le Seastar n’était pas gagné d’avance particulièrement dans ce marché de niche des amphibies 6-12 passagers dominé par le Twin Otter, manufacturé sous licence par la compagnie Canadienne Viking http://www.vikingair.com/

Certifié au début des années 90, le projet, qui est né en Allemagne, avait été mis sur la glace à la même époque. C’est en 2010 que le Seastar a refait surface avec le choix de St Jean de Richelieu, en banlieue de Montréal, pour une usine d’assemblage.

Le président de Dornier en remettais en mentionnant à Cyberpresse « Il semble que peu de gens aient le goût d’investir en aéronautique, a-t-il déclaré. Je comprends, les cycles de cette industrie sont longs.» Faut-il lui rappeler que le gouvernement du Québec investit déjà plusieurs millions (voir  quelques milliards) dans le projet de la CSeries de Bombardier.

Ce n’est pas au gouvernement québécois d’être le seul pourvoyeur de fonds dans ce projet et ce n’est surement pas le Québec qui portera le fardeau de l’échec de ce projet. Bonne chance avec la Chine!