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Ces gens qui volent.

par Ciel Québécois

9 avril 2011

Qu’est-ce qui fait la différencie entre les gens qui volent et les autres qui sont clouées au sol? Photo: Richard Bach, auteur et pilote. Récemment, une rencontre avec un groupe de pilotes de Joliette (venus rendre un dernier hommage à un des leurs) a éveillé chez moi un questionnement profond quant à savoir ce qui différencie ces gens qui volent, des autres personnes qui sont clouées au sol. Qu’est-ce qui fait justement que les pilotes soient des gens si différents des autres? Pourquoi existe-t-il sur le marché des gadgets des paillassons d’entrée sur lesquels il est inscrit (en anglais bien naturellement l’équivalent de) : « Un pilote et une personne normale vivent ici » (eh non, je ne rigole pas, voyez par vous-mêmes : )

Source : http://sportys.com/wrightbros/product/8093

Pourquoi les pilotes ont-ils effectivement pour la plupart un certain charme, un côté exotique et/ou aventurier qui séduit à tout coup? (on a qu’à penser aux icônes américaines comme Tom Cruise dans le film Top Gun, John Travolta et son Boeing 707, Harrison Ford aux commandes de son Beaver et Morgan Freeman qui représentent fièrement l’AOPA et GA Serves America http://www.gaservesamerica.com/)

J’avais bien sûr ma propre opinion personnelle sur le sujet, fondée sur mes expériences de vie comme pilote, mais comment la verbaliser? Comment la partager? Par le plus parfait des hasards, je suis tombé pendant mes vacances d’été sur un texte qui a été écrit il y a de cela plusieurs années par un de mes auteurs fétiches : Richard Bach.

Il s’agit en fait d’un extrait du livre : Un Cadeau du Ciel, traduction de l’anglais de l’œuvre originale : A gift of Wings, de 1974. Richard Bach est pilote et auteur. Il a aussi écrit le livre bien connu, Jonathan Livingston, le goéland. J’aurais eu beau tenter de mettre en mots par moi-même les sentiments, les pensées que le sujet peut évoquer chez moi, je doute que je puisse faire mieux que les textes de cet auteur. Alors, sans en dire davantage, je partage avec vous quelques extraits du livre Un Cadeau du Ciel :

(…) ce qui nous pousse à voler, quoi que ce soit, c’est précisément ce qui attire le marin vers la mer, ai-je entendu. Certains ne comprendront jamais pourquoi, et nous ne pouvons pas le leur expliquer. S’ils voulaient vraiment ouvrir leur cœur, nous pourrions le leur montrer, mais le leur dire, c’est impossible….»

(…) « Demandez-moi, Pourquoi volez-vous?, et je ne vous dirai rien. À la place, je vous emmènerai sur le terrain d’aviation un samedi matin à la fin d’août. Du soleil, un seul nuage dans le ciel (pour l’instant) et une brise fraîche qui caresse ces sculptures de précision que sont les avions légers, baignés d’arcs-en-ciel et posés délicatement sur l’herbe. Il y a dans l’air un parfum de métal propre et de toile d’avion, mêlé au halètement doux d’un petit moteur qui fait tourner le moulin à vent d’une hélice – prêt à voler….»

(…) «Je pense qu’on n’est plus jamais la même personne quand on a vu le monde encadré par les ailes d’un biplan…»

(…) « Avez-vous remarqué que ces gens parlent de leurs raisons de voler et de leurs conceptions de l’avion sana mentionner une seule fois le voyage? Ou l’économie de temps? Ou le prodigieux outil qu’un appareil peut devenir dans le milieu des affaires? Nous voyons donc qu’en réalité ces arguments-là ne sont pas importants, et sûrement pas la raison majeure qui lance des hommes et des femmes dans le ciel. Ils parlent, quand on les connaît bien, d’amitié, de joie, de beauté, d’amour – et de vivre, de vivre vraiment, sans intermédiaire, avec la pluie et le vent…»

Quant à vous, qu’est-ce que vous en pensez? Êtes-vous tout comme moi du nombre de ces illuminés, passionnés de l’Aviation? Êtes-vous affecté de cette dépendance? Votre notion du temps et des distances est-elle la même que celle de votre voisin qui n’a pas d’avion ni permis de pilotage? Caressez-vous en cachette de temps à autre, une maîtresse de tôle ou de toile? Humez-vous avec délectation l’odeur si particulière de ces moteurs chauds au retour d’un vol d’agrément? Avez-vous l’impression d’être chez vous à chaque fois que vous mettez les pieds sur un aéroport, où qu’il soit dans le monde?

Profanes de l’aviation : Tenez-vous-le pour dit! Gare à vous! Cette passion est contagieuse (et coûteuse !). Très chers amis et confrères pilotes : Soyez fiers et redevant de pouvoir être « différent » et de pouvoir voir la terre avec une tout autre perspective de vue. Sur ce, toi qui a probablement mis ce texte sur ma route, je te dis : Bon Vol Pierre, et n’oublie pas de fermer ce dernier plan de vol…