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Dossier Maule: essai en vol d’un Maule MT-7-235.

par Ciel Québécois

28 juillet 2011

Essai en vol de Jean-françois Charette sur un Maule MT-7 235. Photo: Jean-Pierre Bonin

 *Joliette, 10 juin 2011, journée d’été, ciel clair, 22 degrés au sol, vents faibles, légèrement de travers du nord-est. La journée est superbe….Georges monte sur le siège de gauche et je me hisse sur le siège de droit. L’entrée dans la cabine est moins évidente que dans les Cessna à cause du seuil de porte qui est plus haut. En comparaison avec les Maule à train classique, je trouve personnellement la jambe du train un peu encombrante, même si l’avionneur a installé deux marchepieds côté droit (un pour le copilote et l’autre pour les passagers arrières). Dès le démarrage, je reconnais le vrombissement sourd de la grosse cylindrée qui se cache sous le capot (un vrai son de tracteur Massey Ferguson! Une jouissance auditive!) Dès que l’on circule au sol, je constate que Georges est maintenant très relaxe aux commandes du train tricycle. Il me laisse sentir le comportement de la bête au sol et immédiatement: je reconnais le caractère ferme de la direction. Si je me ferme les yeux, outre le son du moteur, je pourrais me croire aux commandes d’un Piper Tri-Pacer.

Après un point fixe en bonne et due forme, sous l’œil de notre caméraman/photographe et ami Éric Fauteux, on remonte et on s’aligne au bout de la piste 33. Après avoir fait un dernier tour du tableau de bord et avoir mis une coche de volets (24 degrés), on s’annonce et on enfonce la manette des gaz pour s’élancer sur la piste. On quitte le sol relativement rapidement, mais le plus impressionnant c’est l’ascension : une fusée!!! À 80 mph sans forcer la machine, le variomètre indique 1,400 pieds/minute. Ce n’est pas mêlant, on ne voit que du ciel bleu dans le pare-brise (même pas de ligne d’horizon!). Une fois en palier, je fais quelques virages : les ailerons sont souples à manier et offrent un comportement nerveux que j’aime bien. J’amène graduellement l’avion en vol lent : 80 mph avec une coche de volets, 1700 RPM pour maintenir la neutralité sur le variomètre. Je réduis la puissance un peu et tire sur le manche pour casser la vitesse. Autour de 50 mph, l’avertisseur de décrochage se fait entendre. On décroche autour de 45 mph, le comportement est vraiment stable et sans surprise. Remise des gaz et on remet l’avion en vol. On retourne graduellement vers Joliette. À 2000 pieds d’altitude, 2400 RPM sur l’hélice et 24 pouces Hg comme pression d’admission, après avoir mis l’avion en palier et avoir mis la coche de volets négative (-7 degrés), on file telle une flèche et l’aiguille de l’anémomètre effleure l’arc jaune (148 mph).

On revient dans le circuit de la piste 33. Je me prépare à un premier atterrissage, communications radios, paramètres moteurs et volets ajustés (40 degrés en base). Sous les conseils de Georges, je m’aligne avec une vitesse d’environ 70 mph en longue finale et 60 mph au seuil de piste. L’arrondi se fait instinctivement : je soulève simplement le nez de l’appareil dans le portrait que j’avais visualisé quelques minutes plus tôt lors des essais de vol lent. À seulement quelques pouces du tarmac, je lui refuse tout simplement la piste et le touché se fait en douceur. Et ensuite le nez s’abaisse tout simplement. Je me passe la main entre les deux sièges et enlève les volets (c’est instinctif et instantané les volets manuels) et la décélération se fait en douceur, le nez sur les lignes blanches, malgré le léger vent de travers. Non, mais sans blague : Quelle facilité ce tricycle comparativement au train classique auquel je suis habitué avec les Maule!!! Même pas de séance de Nautilus, pas de crissement de pneus et de serrement de troufignon, c’est trop facile, voire jouissif. Désolé, mais on remonte la piste et on remet ça. Et avec grand bonheur que nous avons ainsi continué Georges et moi à faire voler ensemble cette splendide machine en cette fin de journée du mois de juin.

Le verdict

Pour moi qui connaissais quand même bien les Maule, je n’ai pas été trop désorienté pour mettre en vol cet oiseau en version roue de nez. Quoique je demeure vendu au caractère plus sportif et nerveux du train classique, j’ai vraiment compris les raisons qui ont poussé Georges à opter pour cette version tricycle : honnêtement, pour l’usage qu’il Georges en fait, c’est vraiment l’idéal. Selon moi, Maule a vraiment marqué des points en commercialisant des versions tricycles de sa fidèle monture. Cela aura pour effet de rendre le Maule plus accessible pour tous, ce qui est selon moi une excellente nouvelle. Pour quelqu’un qui veut un avion neuf (ou presque neuf) et qui veut quelque chose de nerveux en vol, tout en étant facile à piloter, je recommande le MT-7 sans hésitation. Le Maule est définitivement un appareil polyvalent et relativement bien adapté pour le territoire québécois.

Merci à Georges Laplante de nous avoir fait découvrir cet avion et l’avoir fait de manière aussi généreuse. Merci aussi à Éric Fauteux pour son support technique. Ensemble, nous espérons que vous aurez apprécié non seulement cette chronique, mais aussi le reportage vidéo que nous avons préparé pour vous et que vous pouvez visualiser maintenant en cliquant sur l’onglet APBQ.tv du menu public du site Web de l’Association www.apbq.com

*Adaptation internet d’un texte qui sera publié dans le magazine La Brousse édition Juillet-Août 2011 avec l’autorisation de l’auteur, Jean-François Charette.

Galerie photos gracieuseté de Jean-Francois Charette: https://skydrive.live.com/?cid=666338f2f27401a8&sc=photos#cid=666338F2F27401A8&id=666338F2F27401A8%212586&sc=photos